Le réflexe de tout mélomane qui découvre un son qui lui plaît est d’essayer de le rejouer. Rien de plus normal.
Cependant, selon le niveau de chacun, il est plus ou moins difficile de reproduire à l’identique.
Un débutant en difficulté pourrait se contenter de ne reproduire que des morceaux du thème sans parvenir à rejouer la totalité. Faute de manque de technique, ce pourrait être aussi un problème pour un guitariste plus avancé.
Voici des étapes importantes à respecter dans le processus de l’interprétation d’une musique.
1.L’écoute
Il est important de ne pas se précipiter. Une écoute attentive est indispensable, afin de comprendre correctement et précisément le thème de la musique. J’ai bien dit COMPRENDRE CORRECTEMENT ET PRECISEMENT. Pas de à peu près !
Pour bien progresser à la guitare (comme à n’importe quel instrument), il faut viser la perfection et ne pas se contenter du minimum, ou de la vague ressemblance.
Il faut donc écouter, écouter, puis réécouter, si possible avec des écouteurs (à moins d’avoir de bonnes enceintes chez soi ou dans sa voiture)… pour d’abord s’imprégner les mélodies. [Bon, de toute façon avec de la pratique, l’oreille sera suffisamment exercée pour tout détecter.] Ce n’est qu’après avoir compris et distingué les sons, les effets, les doublures etc. qu’on peut prendre sa guitare et se lancer dans la reproduction.
2. Recherche du doigté
La première étape permet également de se faire une idée du doigté utilisé. On parle de doigté parce que la même chose peut être jouée à différents endroits de la guitare et le son ne sera pas parfaitement pareil selon ces endroits. De même que l’agilité des doigts du fait de la proximité des notes, qui diffère selon le doigté.
Dans cette deuxième phase, il est impératif de s’imprégner la technique et le cheminement de l’auteur (un visuel serait idéal), en lenteur afin de permettre au cerveau d’enregistrer la méthode tout en exerçant les muscles sollicités. Il faut donc commencer à reproduire lentement et précisément, afin de développer une technique net.
3. Application
Une fois que le doigté est enregistré, il faut désormais reproduire avec plus de vitesse et de rythme. Le but est cette fois de synchroniser la technique avec le tempo voulu. Encore un exercice pour permettre au cerveau de s’habituer et de rendre ce phénomène naturel.
C’est durant cette phase que l’on doit obtenir un résultat parfaitement identique au morceau original, et dans la mesure du possible, en imitant le feeling et la signification des thèmes (le sentiment qu’ils expriment: mélancolie, joie…).
4. S’approprier le morceau
Pour une meilleure progression et pour développer une identité musicale, il serait intéressant ensuite de s’approprier la musique reproduite, en se permettant d’y ajouter quelques variantes, de compléter les phrases, changer la mélancolie en joie par exemple, en y ajoutant une touche de fougue… etc etc. Le tout sans en oublier l’originalité !
Certains compositeurs d’ailleurs ne s’adonnent qu’à ce genre d’exercices, qui leur permet de revisiter tout genre musicale pour en recréer un autre dans un tout autre style et une tout autre identité.
Voilà ! Pour parler en musique il faut tenir compte de ces aspects assez variés et qui forment un tout permettant une réelle appréciation. Parlons peu, parlons bien, parlons correctement en musique. 😉
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